farafina korofo - made in Africa

farafina korofo - made in Africa

fétiches, gri-gris et reliquaires

 

art divinatoire et art visuel- mises en scènes de pratiques cultuelles et rituelles ; libations et sacrifices- occultisme- spiritisme- sorcellerie et magie- syncrétisme- objets de cultes :boli, djo, nkisi, amulettes- objets créés et dotés de pouvoir être.


kôntrôn
kôntrôn :

     Kôntrôn : dessin à l’encre de photocopieuse, correcteur Blanco, crayon couleur jaune ; format A4, date ?

    De prime abord la numérologie du chiffre 3 indique le genre masculin ; car kôntrôn, en bamanan est la dénomination d’un fétiche puissant et mortel qui est maintenu ésotérique et machiste à cause de son caractère misogyne.
    D’après Cheick Anta DIOP, c’est l’esprit nain de la brousse qui marche avec sur la tête un ustensile porte-bonheur. C’est pareil à Adonkulu chez les Dogon ; et la même représentation est dénommée autrement en pays Wolof, Sérère, etc. L’archétype de figure porteuse renvoi aussi au Siki, qui représente la figure de tête de bovidé aux cornes recourbées vers l’intérieur, en guise de cercle, comme pour renfermer le rond du soleil ; dans ce cas, il y a la correspondance avec des représentations de l’Egypte ancienne.
     Le tableau semble être une mise en scène anodine de porteuses, mais il est plein de significations diverses. La figuration associe 2 archétypes, soit 2 figures de styles de la statuaire : les bras levés, les porteuses.
     L’alignement linéaire est une façon de l’art d’installation établissant une synergie ou une dynamique de rapports de correspondances qui signalisent les symboles de forces : boucle d’oreille Fakoli, gri-gri en collier de cuir Garankè, finsiki (substrat de couche en nid pour porter sur la tête).Tout cela indique les principes des charges fétichistes en magie noire : boli, tafo, djo, daka, npalan (sac gibecière en bandoulière) ; c’est-à-dire récipients, autel, charges animistes africains.
      Mise en œuvre de l’art de la récupération, allant au-delà d’un simple processus de recyclage de matériaux, mais consistant à un double piratage : et de l’image préalablement dessinée, et mise à profit de l’appareil photocopieur fin d’obtenir un noir profond ; c’est-à-dire construire/fabriquer l’œuvre en procédant par photo copiage, en sorte d’art conceptuel.
      L’étymologie de kô-ntôrôn désigne la « patte arrière », tout comme le talon de Achille, soit l’arme fatale. C’est le principe de l’art d’inverse et du revers : ladôn, yiri jatiki faka. Nonobstant la dualité de la charge + ou – de la force vitale ; l’endroit équivaut à l’envers, mais de pôle inversé selon l’enjeu de la situation. Et cela met en exergue maintes sortes de performances, telles que le procédé esthétique de construction/fabrication en une seule session, à la prima, c’est-à-dire l’art de commencer l’ouvrage par la finition, en brûlant les étapes ; en d’autres termes, l’art d’assaut des africains.