farafina korofo - made in Africa

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l'art africain actuel

     Révélations sur      l’art africain actuel   
                                       problématiques/ambiguités
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             L’Afrique a été soumise au cours des quatre derniers siècles, à un grand nombre d’influences souvent trop lourdes à supporter. Des confrontations diverses ont été imposées aux populations et des changements profonds sont apparus dans la culture, les mœurs, les civilisations…
             Au cœur de la lutte d’indépendance il y eut la quête d’une identité nationale. Le mouvement de la Négritude demeure encore nécessaire pour la recherche de l’émancipation de la culture des peuples noirs,  et aussi pour l’épanouissement de leurs identités personnelles. Aujourd’hui, la préoccupation identitaire reste une force motrice puissante du travail de maints artistes. L’actualité est marquée par des tentatives d’accéder à la scène internationale pour participer à l’universalité ; mais beaucoup de personnes oublient que cela ne sera réussi que dans le cadre de la quête d’une identité contemporaine.
             Un des problèmes majeurs imposés à l’art africain post-colonial était de trouver la manière de la modernisation tout en évitant ses effets pervers. En fait, la modernité est une expérience ambivalente : elle a libéré de l’archaïsme du passé, mais elle peut provoquer la confusion et les dissonances de la société industrielle et le désespoir spirituel subséquent.
              La société de consommation a montré ses limites à cause des grandes frustrations sociales qu’elles ont créées. Par conséquent, il y a la nécessité d’une conception moins aliénante du progrès afin qu’il soit source d’une plus grande chaleur humaine ; d’une plus grande compatibilité et harmonie avec la nature et le monde.
              Les images d’art africain fortement influencées par les conceptions de l’art occidental exposent davantage notre public à l’extraversion culturelle. Et un art africain véritablement contemporain ne peut se développer que s’il retrouve la sensibilité populaire.
               En faisant la synthèse de tout cela, on comprend pourquoi il faut rétablir le débat sur la nature de l’art, et sur les concepts de modernité, universalité, contemporanéité. Chacun doit être vigilant car ces mots recouvrent aujourd’hui encore les seules valeurs des occidentaux. De même, l’art international est de nos jours ce que les médias des pays riches imposent au reste du monde.
               Le paradigme culturel occidental est une manœuvre des anciennes métropoles qui passe par la complicité de la bourgeoisie native d’Afrique pour maintenir les peuples dans l’ignorance, la pauvreté, la servitude et surtout la manipulation. La plupart des instances de diffusion de la culture ne sont pas fiables soit à cause de leurs erreurs d’analyse soit parce qu’elles sont motivées par des intentions occidentalistes.
               Les savoirs endogènes de l’Afrique sont méconnus. Et paradoxalement, ce sont les cadres de nos pays qui montrent le plus d’ignorance et d’aversion de nos cultures. Pourtant,
« L’Afrique, a dit le cinéaste Souleymane Cissé, est riche d’un savoir qui peut faire avancer l’humanité ». Les apports techniques de l’Afrique dans la métallurgie, l’arithmétique, l’architecture, la pharmacopée, la musique, l’industrie textile, la philosophie…sont ignorés ou occultés. Cependant, la métallurgie extractive du fer est d’origine africaine : les sculptures du Nigeria ancien (Ifé et Bénin) ont été créées en un moment où l’occident ignorait le travail du fer. Aujourd’hui encore on continue de traiter cet art
                En Afrique, l’art abstrait existe depuis des millénaires ; mais il ne s’est imposé à la peinture occidentale que dans les années 1930 ; donc Wassily Kandinsky n’est pas le créateur de cette forme d’art classé d’avant-garde en Europe. Piet Mondrian et Paul Klee collectionnaient les tissus africains pour s’en inspirer. Il est en outre établi aussi que les artistes européens du XX°-siècle Pablo Picasso, Georges Braque, Maurice Vlamink, Henri Matisse …sont devenus célèbres en exploitant les techniques et procédés de l’art africain.
Aujourd’hui encore on continue de traiter cet art de traditionnel, même en Afrique.
                Simon Hantaï (un des protagonistes de Support/Surface) doit sa célébrité aux teinturières du Sénégal et du Djoliba ; et aussi Miquel Barcelô doit tout aux habitants du fleuve Niger et du pays Dogon. Pour ne citer que ceux-là, il y a bien d’autres artistes occidentaux qui continuent de sillonner le continent africain afin de s’approprier de nos savoirs et pratiques. Heureusement les traces noires de l’art africain sont remarquables même si on les dissimule. Le pillage et le plagiat des objets d’art africains ont commencé pendant l’époque coloniale. De nos jours encore, le vol culturel est réel dans les domaines du textile, la musique, la danse, les arts plastiques, etc.
                Après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’empire soviétique on voit le monde très vite tourmenté. Maintenant, on parle de mondialisation globalisation…mais « le monde est vieux et le futur sort du passé » dit-on dans le film « l’héritage du griot » de Dani Kouyate. Nous devons tout simplement définir nos modèles et critères, et prendre des dispositions afin de ne plus subir l’histoire. Au rendez-vous du donner et du recevoir, nous devons nous présenter sans complexes avec notre identité et nos démarches propres./.

 

 

 

 



08/03/2007
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